Pas de changement au taux directeur : ce que cela signifie vraiment pour l’économie et pour votre hypothèque
- Simon Bilodeau

- il y a 55 minutes
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La Banque du Canada a maintenu aujourd’hui son taux directeur à 2,25 %, ce qui laisse le taux préférentiel hypothécaire à 4,45 %.
La décision était largement anticipée, mais elle demeure importante puisqu’elle établit le ton pour le début de 2025. Le prochain meeting sera le 28 janvier 2026
Voici ce que les données montrent réellement.

Emploi : un beau titre, mais une réalité plus nuancée
Le rapport sur l’emploi de novembre semblait impressionnant : 54 000 nouveaux emplois et un taux de chômage en baisse à 6,5 %. Cependant, la majorité de cette croissance provient de secteurs qui ne reflètent pas un marché du travail solide.
• Les gains proviennent presque entièrement d’emplois à temps partiel. L’emploi à temps plein a très peu bougé. Depuis trois mois, le travail à temps partiel progresse cinq fois plus vite que le travail à temps plein, signe que les employeurs demeurent prudents.
• La hausse touche surtout les jeunes de 15 à 24 ans.L’emploi chez les travailleurs en âge « cœur » reste stable, ce qui compte davantage pour la demande immobilière et la stabilité économique.
• Les heures travaillées stagnent et la croissance salariale ralentit.Même avec les gains, l’économie ne génère pas plus d’heures travaillées, et les salaires progressent moins rapidement.
Conclusion : Le marché du travail ralentit graduellement. C’est suffisant pour justifier une pause, mais pas assez pour pousser la Banque du Canada à réduire son taux immédiatement.
PIB : une croissance sur papier, pas dans la vraie vie
Le PIB du troisième trimestre a affiché 0,6 %, ce qui donne l’impression d’un rebond. En réalité, la quasi-totalité de cette croissance provient d’une forte baisse des importations.
Comme le PIB est calculé selon la formule C + G + I + (Exportations – Importations), une diminution des importations fait mécaniquement monter le PIB, sans réelle amélioration de l’activité économique.
Voici ce qui se passe vraiment :
• Les importations ont reculé de façon marquée, tandis que les exportations bougeaient très peu. Cela a ajouté environ 3,1 points au PIB, sans refléter une augmentation de la production ou de la consommation.
• Les dépenses des ménages ont diminué de 0,1 %, une première depuis 2021. C’est même l’une des plus fortes baisses hors pandémie des deux dernières décennies.
• Certains achats gouvernementaux ponctuels ont gonflé le résultat. En retirant ces éléments exceptionnels, la demande intérieure aurait été légèrement négative.
Conclusion : La croissance du PIB provient d’un effet statistique, non d’un regain économique. La Banque du Canada le sait et préfère attendre.
Marché des obligations : réaction limitée
Après les annonces sur l’emploi et le PIB, le rendement des obligations canadiennes à deux ans est monté autour de 2,63 %, mais la réaction demeure prudente. Les marchés ne croient pas que l’économie accélère réellement et s’attendent à un ralentissement en 2025.
Hypothèques : ce qu’il faut retenir
Taux variables et marges de crédit : aucun changement.
Taux fixes : légère pression à la hausse liée aux obligations, mais limitée par la faiblesse des données économiques.
Renouvellements en 2025 : un contexte plus stable que l’an dernier; surveiller les rendements obligataires chaque semaine.
Derniers points à surveiller
• Révision des données sur les importations du T3
• Dépenses des ménages durant la période des Fêtes
• Tendances des obligations en début d’année
• Réaction des marchés au budget fédéral
Mot de la fin
La décision de la Banque du Canada reflète une réalité simple : les titres sont plus optimistes que les fondamentaux. Tant que l’emploi à temps plein, les dépenses des ménages et l’investissement des entreprises ne reprendront pas une tendance plus solide, les baisses de taux seront prudentes et progressives.
Simon Bilodeau and Gina Lopez
604-828-9864
Simon Bilodeau is a mortgage broker, financial writer, and co-founder of RefinanceBC. He specializes in translating economic trends into clear mortgage strategies for BC homeowners. Often featured on Radio-Canada and CBC, Simon is known for honest, data-driven advice delivered in plain language. He works alongside his wife Gina, forming a bilingual team serving clients across the province.




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